Note d’écriture de Une étoile pour Noël

Ces archétypes que sont le père, la grand-mère, le prof, l’ami Jean-Luc, frère Jean-Jacques ou encore Tony auraient pu facilement tirer vers des clichés, mais heureusement pour eux, de l’humain est passé par là, avec sa violence insidieuse, ses paradoxes, son absurdité, sa tendresse brutale, sa voracité et son incroyable crédulité.

Face à eux, le héros, Nabil, avance dangereusement sur un fil tendu à l’extrême. On le croit naïf, il manipule, on le pense odieux, il mendie de la reconnaissance.

C’est cette quête éperdue de reconnaissance qu’il s’agit de porter sur scène, au travers d’un personnage en dialogue avec lui-même et avec ses fantômes. Un monde qu’il se crée seul, où il peut tour à tour être lui-même et tous les autres. Voix, corps, Nabil a tellement tout étudié, et minutieusement absorbé, qu’il se transforme à volonté pour mieux pouvoir jongler avec les personnages de sa petite mythologie personnelle. Une parole qui se doit d’être sur le fil du rasoir, intime, incisive, haletante, où l’acteur, tout comme son personnage, seul en scène, livré à lui-même, n’a pour se débattre et se raccrocher à la réalité, qu’un petit halot de lumière, un sac de ciment posé sur un chariot, et quelques bibelots : objets de son histoire, qui sous son regard prennent valeur de décors ou de personnages. Des petits riens ludiques et dérisoires capables de donner vie à des ogres. Face à un monde qui dit non et dans lequel il faut entrer coûte que coûte : une course contre la montre avant que les portes ne se referment et ne l’empêchent d’accéder à ce qui au final le fera devenir homme.