Création 2014
Joachim 19 ans, vient de perdre son frère Samuel dans un accident, plusieurs zones d’ombres planent autour des circonstances de cette mort. Pour connaître toute la vérité, il décide d’aller à la rencontre du groupe d’amis de Samuel.
Un groupe d’amis très impliqués politiquement, marqués par les crises économiques qui secouent actuellement l’Europe, ils interrogent l’héritage des adultes et leur avenir incertain.
Joachim face à trois garçons et trois filles, six morceaux de lui même, six miroirs, six raisons de penser qu’il est sûrement responsable de cette mort. Pour William, Mona, Chloé, Isaac, Fausto, Linda comment retrouver l’équilibre de ce clan, de cette meute, quand ils ne sont plus que six ? … Pour Joachim, comment recoller les morceaux d’un esprit complètement détruit ?
Comme le chiffre 7 dont on aurait coupé la tête, tout se met alors en place pour réinventer la magie, reconstituer le cercle parfait, retrouver enfin ce septième et recommencer comme avant. Car, certain comme William et Mona n’acceptent Joachim que comme le fantôme de Samuel, jusqu’à pousser notre héro dans son aveuglement pour le confondre complètement avec son frère disparu. Un deuil difficile à accomplir, car Joachim ressemble terriblement à son frère. Un monde traversé par des ombres du passé, une quête initiatique, entre songe et réalité, au cours de laquelle Joachim devra se battre pour devenir enfin lui même.
Nous vivons une époque où nous avons de plus en plus affaire à des deuils délicats. Avec l’appauvrissement des rites funéraires, la mort n’apparaît plus comme un événement qui rythme la vie de la communauté, mais seulement comme un drame individuel.
Cette aventure artistique est dans ma tête, car elle regorge de complexités et de défis à plusieurs titres. D’abord cette période de flottement dans la construction d’une jeune personne, est truffée de questions, de paradoxes et d’incompréhensions : Autant dire une matière théâtrale très riche … Ensuite, bien qu’il existe chez eux une grande part, de vulnérabilité, de fragilité, il n’en demeure pas moins ce sentiment incroyable d’immortalité, d’éternité, voire d’invincibilité. Avec un sujet aussi grave, je comptais aussi m’amuser, me permettre de développer une galerie de personnages tous aussi passionnants les uns que les autres et qui accompagneront le héros dans sa quête vers une frontière entre l’adolescence et le monde adulte, un trou béant où toutes la folie et la démesure ont encore leur place.
Ce texte ne serait pas ce qu’il est sans la complicité de Natacha Diet qui m’accompagne depuis une dizaine d’années sur la dramaturgie de mes récits. Enfin je tiens également à saluer le travail, et l’investissement des interprètes : Brice Carrois, Marion Lubat, Julie Roux, Clémence Azincourt, Florent Dorin, Jean-Christophe Legendre et Etienne Durot qui au fur et à mesure des répétitions ont permis à ce texte de trouver toute sa précision et sa poésie.
Texte et mise en scène : Nasser Djemaï
Distribution : Clémence Azincourt, Brice Carrois, Florent Dorin, Étienne Durot, Jean-Christophe Legendre, Marion Lubat, Julie Roux
Dramaturgie : Natacha Diet
Assistance à la mise en scène : Manuel Ulloa Colonia
Scénographie : Michel Gueldry
Construction décor : Ateliers du Théâtre Vidy-Lausanne
Chorégraphie : Manuel Chabanis
Manipulation d’objets : Luis Enrique Gomez Bastias
Vidéo : Olivier Garouste
Lumières : Renaud Lagier
Musique : Frédéric Minière et Alexandre Meyer
Costumes : Marion Mercier
Régie générale et son : François Dupont
Régie lumière : Jean-Luc Mutrux
Régie vidéo : Lise Couchet
Régie plateau: Xavier de Marcellis
Administration de production : Élodie Couillard
Production : Théâtre Vidy-Lausanne/MC2: Grenoble/Cie Nasser Djemaï
Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National et de l’ENSAD de Montpellier
Résidence de création au Domaine d’Ô - Montpellier (Domaine départemental d’art et de culture)
Avec le soutien du Théâtre Nanterre Amandiers et de la SPEDIDAM
Création au Théâtre Vidy-Lausanne le 21 janvier 2014
Durée 1h55
Tous publics, à partir de 15 ans